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mercredi 24 janvier 2018

Députés palestiniens à la Knesset



DÉPUTÉS PALESTINIENS À LA KNESSET

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps

          
Députés arabes en réunion

          Les députés de la Liste arabe doivent enfin choisir leur affiliation. Ou bien ils sont députés israéliens ou bien ils sont députés palestiniens. Cette double allégeance à la Knesset fait désordre. Il semble bien que les responsables arabes israéliens aient choisi la confrontation plutôt que la concertation. Ils n’ont jamais cessé de marquer leur différence. Leurs déclarations polémiques et leur comportement à la Knesset, à la limite de la loi et de la bienséance, ont pour but de se distinguer des autres députés. Ils profitent de la bienveillance de règlements indulgents car, dans d’autres pays, ils auraient depuis longtemps été destitués pour leur comportement anti national.




            En tant que représentants officiels, ils auraient dû faire honneur à l’invité de l’État d’Israël, le vice-président américain, Mike Pence. Or ils ont manifesté avec violence lors de sa présence à la Knesset pour obtenir en fait leur expulsion, manu militari. À peine arrivé sur l'estrade, le vice-président a été interrompu par les députés arabes qui ont brandi une photo de Jérusalem avec en légende «Jérusalem capitale de la Palestine».
Les orthodoxes et le chef des députés arabes sans médaille

          Ils n’en sont pas à leur première incartade anti-israélienne. Le jour de l’inauguration du nouveau parlement, ils ont refusé d’arborer à la boutonnière la médaille avec ruban, l’insigne commémoratif de la nouvelle Knesset, sous prétexte qu’elle affichait le drapeau israélien. Le leader de la liste arabe unifiée avait posé avec le président de l’État et les chefs de partis pour la photo officielle en évitant de porter cet insigne.
            Les députés arabes nouvellement élus ont ensuite refusé de chanter l’hymne national du pays ; certains n’ont même pas daigné se lever et d’autres ont tout simplement quitté l’enceinte de la Knesset pour ne pas avoir à assister à «un chant sioniste partisan». Aucune loi ne les oblige à un comportement national décent même s’ils perçoivent une indemnité de la Knesset.
            La stratégie des représentants arabes frise le suicide politique. Ils calquent leur comportement sur celui de Mahmoud Abbas qui a eu l’indécence de refuser de recevoir Mike Pence sans toutefois refuser les millions de dollars qu’il perçoit des Etats-Unis. D’ailleurs il a reçu une claque de la part de l’Union européenne qui a rejeté sa demande de reconnaissance de l’État palestinien car en fait, l’Union calque sa position sur celle des Etats-Unis.

            Les députés de la Liste arabe reçoivent leurs ordres de Ramallah alors qu’ils émargent au budget de l’État israélien. Ils peuvent avoir des critiques légitimes et les faire connaître officiellement, c’est leur rôle et même leur devoir, mais cela passe par une attitude courtoise.
            Ils ont fini par donner raison à Avigdor Lieberman qui avait affirmé que «les Arabes israéliens qui décident que leur identité est palestinienne doivent être en mesure de renoncer à leur citoyenneté israélienne et de devenir des citoyens du futur État palestinien». Il rejoint en cela son slogan qu’il avait martelé à longueur de campagne électorale : «Pas de citoyenneté sans loyauté».
Députée Zouabi

            La députée Haneen Zouabi joue de la provocation permanente pour défendre ses idées. Elle rejette l’idée de base d’un État juif : «Je ne crois pas à une pureté ethnique au nom de laquelle les Juifs doivent vivre dans un État séparé des Palestiniens qui eux-mêmes doivent avoir un État sans Juifs». Elle abuse de son titre de députée pour défendre les thèses palestiniennes. Elle multiplie les incidents et les déclarations déplacées qui la place parmi les députés qui sont le plus souvent exclus des séances de la Knesset.  Elle le fut d’ailleurs après des insultes au vice-président américain. Elle considère son mandat parlementaire comme «un moyen et non une fin» et utilise la tribune de la Knesset pour défier les autorités israéliennes : «Les Arabes israéliens, ça n’existe pas ! Nous sommes palestiniens».

            Les députés arabes israéliens ne jouent pas le jeu de la démocratie et abusent de l’indulgence du président de la Knesset comme ce 14 novembre 2016, lorsque le député Taleb Abou Arar s’était transformé en muezzin à la tribune de la Knesset en appelant en arabe à la prière dans l’enceinte de la Knesset. Il n’est pas certain que les députés arabes rendent service à leur communauté. À vouloir trop se faire remarquer, ils finissent par se couper du reste du pays et surtout des Arabes modérés qui ne peuvent accepter certaines dérives ou excentricités.
            Avec leurs excès de comportement et de langage, ils en payeront le prix tôt ou tard. Ils se décrédibilisent et perdent leur légitimité pour être des intermédiaires sérieux dans le cadre de négociations israélo-palestiniennes. Ils ne se rendent pas compte qu’ils affaiblissent le camp de la paix en Israël et qu’ils jouent avec le feu. À force de provocation, ils finiront par se brûler. Ils prouvent surtout qu’ils ne sont pas solubles dans la démocratie israélienne.

3 commentaires:

Richard GHOZLAND a dit…

Se vivent-ils comme des Palestiniens vivant en Israël ? comme des Israëliens vivant en Palestine ? Celà restera schyzophrène et suspect tant que leur double allégeance se fera au profit de l'une au détrimenr de l'autre de leurs appartenances

François GUTHMANN a dit…

Ils se vivent comme des citoyens israéliens d'origine palestinienne. Et ils ne voudraient pas vivre ailleurs, même et si, un État palestinien venait à voir le jour. Moi qui est discuté avec plusieurs d'entre eux, lors de séminaires ou de manifestations communes pour la reprise des négociations, peut vous assurer que c'est la position du plus grand nbre.

François GUTHMANN a dit…

Je ne parle pas bien sûr de leurs représentants à la Knesset mais bien de la majorité de ces arabes citoyens de l'État d'Israël. En ce sens, et je suis d'accord avec Jacques Benillouche leurs députés leur rendent un bien mauvais service.