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mercredi 24 novembre 2010

LA DERIVE INQUIETANTE DU JUDAISME ORTHODOXE SEPHARADE


LA DERIVE INQUIETANTE DU JUDAISME ORTHODOXE SEPHARADE


Par Jacques BENILLOUCHE





          J’avais écrit cet article à la fin de l’année 2009 et j’avais alors subi les foudres de certains de mes confrères et de la plupart des sites, publiant habituellement mes articles, qui se sont excusés de ne pouvoir se « mouiller » pour un sujet aussi sensible. J'ai été traité d'anti-religieux sinon de traitre au pays pour avoir pris position contre une certaine forme de religion. Mon blog n’existait pas à l’époque.
          Or, avec quelques mois de retard, le rav Haïm Amsellem, député Shass, abonde dans mon sens et confirme ses propos à la radio Kol-Israël. Je restitue intégralement mon article de 2009 sans apporter de changement car il reste d’une brûlante actualité puisque ce député risque d'être contraint à la démission ou à l'exclusion de son parti.

          Des mots que nous n'avons pas l'habitude d'écouter de la bouche d'un député orthodoxe.

          Ecoutez le député Amsellem à KOL-ISRAEL en cliquant sur le petit triangle noir.


          Le judaïsme orthodoxe séfarade perd son âme et s’oriente, contrairement à son histoire, vers une dérive inquiétante qui ne s’inscrit nullement dans son passé sioniste. Par volonté de mimétisme il semble avoir décidé de choisir la voie antisioniste puisque cette tendance s’affirme dans des synagogues qui voient fuir leurs fidèles vers d’autres horizons religieux tant l’excès devient discutable.


          Les séfarades du Maghreb constituaient en Afrique du Nord un bloc monolithique modéré. La colonisation française les avait ouverts au monde moderne et à l’environnement dans lequel ils évoluaient. Les rabbins acceptaient certains compromis religieux qui leur permettaient de remplir leurs synagogues en fermant les yeux sur les quelques libertés prises avec la stricte loi religieuse. En revanche, ils s’appuyaient sur le sionisme afin de s’opposer à un rationalisme laïc et de maintenir solidaire et forte une communauté qui avait réveillé dans les années 1960 le judaïsme français assoupi. Les cours de Talmud Torah étaient l’occasion de rudiments de sionisme tandis que les sous-sols des grandes synagogues abritaient des cours d’hébreu en prévision d’un départ pour Israël.


Eclatement des orthodoxes


          Beaucoup de jeunes de la nouvelle génération sont retournés à la religion mais ils se sont éclatés en plusieurs tendances à leur arrivée en Israël. Le Shass, issu d’une scission du courant ultra-orthodoxe ashkénaze, est une invention purement israélienne. Le Mafdal, parti sioniste national historique, a accompagné presque tous les gouvernements depuis la création de l’Etat. Enfin la troisième composante, séfarade pure souche, défendait un judaïsme de cœur très attaché au culte des saints et à forte composante mystique, de tendance cabaliste.


          Aujourd’hui le judaïsme orthodoxe séfarade est en train de virer vers un antisionisme inquiétant confirmé par des faits irréfutables. « Lorsque l’Etat d’Israël reviendra à la Torah, nous célèbrerons Yom Haatsmaout » se plaisent maintenant à affirmer ces nouveaux adeptes du Livre Saint. Certains rabbins ont supprimé de la liturgie les prières, le Hallel, qui étaient habituellement récitées le jour de l’Indépendance pour refuser de considérer ce jour comme exceptionnel impliquant un commentaire relatif à une fête qui n’a pas lieu d’être à leurs yeux. Les livres de prières séfarades, calés sur les ashkénazes, ont été modifiés pour soustraire aux fidèles le symbole même de l’Etat d’Israël. Ainsi la bénédiction faite à l’Etat au moment de l’ouverture du tabernacle a été purement et simplement supprimée de la liturgie. Celle relative à Tsahal a été modifiée insidieusement pour supprimer toute référence au symbole étatique de l’armée. Dieu ne bénit plus « les soldats de l’armée de défense d’Israël » mais « il bénit les soldats d’Israël », formule qui supprime toute référence à l’existence d’un Etat.


          Les rabbins nord-africains avaient soutenu le sionisme avec toute la force de leurs croyances et ils émaillaient leurs commentaires hebdomadaires de la Torah par plusieurs références aux combats que menait Israël contre ses ennemis. Nombreux sont les « anciens » qui se souviennent encore des récits épiques de l’indépendance, exagérément amplifiés par leurs rabbins. La seule opposition religieuse au sionisme venait à l’époque du monde ashkénaze, du hassidisme Satmar de Hongrie en particulier, qui n’arriva pas à atteindre le judaïsme séfarade traditionnel.


Crise identitaire


          L’alyah des religieux séfarades s’est accompagnée d’une crise identitaire. Peu d’érudits pouvaient se prévaloir d’une connaissance talmudique approfondie et le fossé culturel qu’ils se découvraient avec les ashkénazes les conduisit, par complexe, à un mimétisme qui leur enleva leur originalité. Ils ignoraient pourtant que dès le IX siècle, le rabbin tunisien de Kairouan Khananel Benkhoushiel avait rédigé le premier commentaire du Talmud de Babylone et que le commentaire arabe achevé en 1168 par Moïse ben Maïmon faisait autorité parmi les Juifs des pays musulmans. De ce point de vue au moins, ils n’avaient aucun complexe à avoir.


          Alors que les rabbins séfarades avaient coutume de coiffer leur tête d’une chéchia rouge et d’enfiler leur pantalon blanc et leur gilet de soie parés de paillettes multicolores dans la pure tradition de leur région, la nouvelle vague décidait d’adopter, en s’installant à Bné-Brak, la tenue austère de l’orthodoxie lituanienne (les Mitnagdims), costume et borsalino noirs. Elle pensait, par la tenue, jouir du prestige ashkénaze le seul, selon eux, à ouvrir une ascension sociale dans le monde orthodoxe. Certains iront jusqu’à apprendre le yddish pour entrer dans des écoles talmudiques spécifiques afin de les égaler sinon leur ressembler. Mais en les singeant, ils renièrent leurs racines et leurs idées en trouvant judicieux d’adopter des dogmes non approuvés par leurs pères. S’ils consentent à une autonomie du peuple juif dans un Etat souverain, ils tiennent dorénavant à ce que cet Etat soit régi par la Torah.


Shass complexé


          Le parti séfarade Shass, créé par le Rav Shach en 1980, reste sous tutelle officieuse des rabbins lituaniens qui imposent leurs vues comme le prouve une illustration qui en dit long. Alors que ce parti dispose d’un réseau officiel éducatif, El Hamaayan, tous ses dirigeants préfèrent que leurs jeunes filles fréquentent le séminaire ashkénaze Beth Yaacov et leurs garçons, les écoles talmudiques lituaniennes. Les enfants se trouvent ainsi intoxiqués par la ligne anti étatique prônée par les enseignants. Les orthodoxes séfarades acceptent de se dévaloriser, tels des religieux de seconde classe, pour que leurs enfants accèdent au réseau scolaire lituanien. Ils vivent ainsi une dépersonnalisation de leurs origines qui les amènent à justifier l’annulation de la prière à l’Etat d’Israël « parce que l’Etat n’est pas fondé sur la Torah » ainsi que de la prière à Tsahal « parce qu’une armée où les femmes et les hommes sont mélangés ne mérite aucune bénédiction ».


          Le judaïsme orthodoxe séfarade garde certes son cœur séfarade mais son esprit a été dévolu aux ashkénazes lituaniens. Plutôt que d’avoir honte d’un passé qu’ils ignorent, ils devraient plutôt faire l’effort de le découvrir en assimilant le fait que la tenue noire ne fait pas forcément le bon orthodoxe. Loin de vouloir raviver un conflit de communauté anachronique, il est regrettable que les orthodoxes séfarades s’éloignent de leurs idéaux sionistes qui ont représenté le ciment des communautés orientales pendant plusieurs siècles. Les traditions d’alors mettaient l’accent sur la loi religieuse, la grammaire, la célébration des Saints, une prononciation spécifique, et sur des coutumes insérées dans le folklore. Ils ont abandonné leur pensée juive originale et ont enfoui dans la mémoire leur vision sur le rapport à l’emploi, à l’Etat, à l’armée, à la terre et à la politique pour le confier dorénavant aux ashkénazes de Lituanie qui sont désormais les vrais décisionnaires sur ces questions.


          Après l’annulation de la prière à l’Etat d’Israël, ils risquent de pousser le bouchon jusqu'à ignorer demain la sonnerie en souvenir des soldats de Tsahal tombés au combat, parce que cette forme d’hommage provient d’un Etat qu’ils réprouvent. Cette question est effectivement d’actualité dans les milieux orthodoxes séfarades de Bne-Brak qui en débattent mais qui ne se rendent pas compte qu’ils se déshonorent en optant pour cette dérive antisioniste.






























lundi 22 novembre 2010

SLATE : Comment le virus Stuxnet s'en est pris au programme nucléaire iranien


SLATE :Comment le virus Stuxnet s'en est pris au programme nucléaire iranien

par Jacques BENILLOUCHE
Usine nucléaire de Bushehr
Les experts sont maintenant convaincus que le virus a été conçu pour s'attaquer aux centrifugeuses de Natanz utilisées par Téhéran pour enrichir l'uranium.

Les experts commencent à en savoir plus sur le virus Stuxnet qui a contaminé les ordinateurs iraniens et notamment ceux utilisés dans son programme d'armement nucléaire. Les chercheurs américains et allemands ont décortiqué le programme informatique du virus qui, contrairement aux autres de type «familiaux» semble aujourd'hui clairement avoir été conçu «sur mesure». Ils sont à présent convaincus qu’il a même été fabriqué pour s’attaquer spécifiquement aux sites nucléaires iraniens....

Lire la suite sur le site de Slate en cliquant sur le titre en rouge de l'article:

mercredi 3 novembre 2010

FRANCE-INTER : LA REVUE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE


FRANCE INTER : REVUE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE


Revue de Presse de Bruno Duvic



Patrick Cohen :

Evidemment, dans la presse française, pas de détails sur les résultats de cette élection...


Bruno Duvic :


Sauf à aller sur les sites Internet bien sûr, mais ils n'apportent pas grand chose de plus que la matinale spéciale de France Inter, par exemple.


"Comment Obama peut-il rebondir ?" se demande Le Figaro. La réponse est peut-être sur Slate.fr.


Et si Obama faisait de la paix au Proche-Orient, l'une des priorités des deux ans à venir ? Jacques
Bénillouche, le correspondant de Slate à Jérusalem, s'est procuré les grandes lignes du plan de paix secret d'Obama. Dans la démarche et dans les détails, c'est extrêmement ambitieux, et même polémique.


Selon Slate, Obama voudrait sortir de son rôle d'intermédiaire et se transformer auprès des Israéliens en négociateur direct, mandaté par l'Autorité palestinienne. Le plan a été dévoilé aux Israéliens, au président palestinien Mahmoud Abbas, mais aussi à quelques dirigeants européens dont Nicolas Sarkozy.


Le point principal, c'est qu'Israël se retirerait sur les frontières de 1967 à 4% près, cédés par les Palestiniens en Cisjordanie. Jérusalem-Est reviendrait au nouvel Etat palestinien, sauf les quartiers juifs. Souveraineté partagée sur le Mont du Temple, sous l'égide d'un comité chapeauté par le Vatican. Les juifs de Cisjordanie devraient être évacués en quatre mois seulement et Obama voudrait imposer fin 2011 comme date butoir, autrement dit avant le début de la campagne pour sa réélection. On verra si dans la situation de cohabitation dans laquelle il est désormais, Obama est en mesure de faire avancer cet énorme dossier.

mardi 2 novembre 2010

SLATE - ISRAEL-PALESTINE LE PLAN DE PAIX SECRET D'OBAMA


SLATE : Israël-Palestine: le plan de paix secret d'Obama
 
par Jacques BENILLOUCHE
 
 
Le président des Etats-Unis veut imposer à Jérusalem les futures frontières de l'Etat palestinien et négocier avec Netanyahou au nom des Palestiniens.
 
 
Le parti conservateur américain devrait remporter haut la main les élections de mi-mandat. Les Israéliens peuvent-ils s'en réjouir? Ils n’ont pas une affection particulière pour Barack Obama qu’ils accusent de favoritisme à l’égard des Arabes. La propension de certains commentateurs politiques de l’affubler de son deuxième prénom, Hussein, en dit long sur le niveau des arguments employés. En Israël, on lui reproche, en vrac, d’être allié des islamistes, de s’acharner sur le gouvernement Netanyahou pour le faire tomber, de prendre position contre les implantations de Cisjordanie, de se prêter au jeu de l’Iran et, enfin, de laisser la Turquie tomber vers l’islamisme.


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http://www.slate.fr/story/29587/Israel-palestine-plan-paix-secret-obama