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vendredi 27 novembre 2015

Hébron, foyer du terrorisme palestinien


HÉBRON, FOYER DU TERRORISME PALESTINIEN

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
        

          Le terrorisme palestinien semble se concentrer à présent sur la ville de Hébron et le conflit israélo palestinien se joue au cœur de cette ville. Le gouvernement a tiré ses propres conclusions en interdisant aux résidents de la région de Hébron l’entrée en Israël. Le coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires a ordonné la suspension des 1.200 permis de travail délivrés aux habitants de cette ville. Le haut niveau des responsables qui ont statué montre la gravité de la décision prise par le premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Moshe Yaalon, au cours d’une réunion sécuritaire.



Nombreux attentats
 
Arrestation de Raed Khalil bin Mahmoud
            Cette décision a été justifiée par les nombreux attentats commis par des originaires de cette ville. Les jeunes de Hébron n’hésitent plus à s’en prendre à la police ou à l’armée en se servant de couteaux. Mais ils font plus mal qu’avec des armes. L'un des derniers attentats a été l’œuvre de Raed Khalil bin Mahmoud qui a tué deux Israéliens dans une synagogue au sud de Tel-Aviv alors qu’il était titulaire d’un permis de travail régulier. Mais pour l’instant les nombreux travailleurs arabes clandestins qui travaillent à Tel-Aviv ne sont impliqués dans aucun attentat.
            Hébron est devenu un nid prospère de terroristes.  Le 21 novembre un résident de Hébron a blessé au couteau quatre personnes à Kyriat Gat au sud du pays. Le 19 novembre cinq meurtres ont été commis par des originaires de Hébron et il ne s’agit pas d’une péripétie nouvelle. En juin 2014, les trois jeunes israéliens Gilad Sheer, Yaacov Fränkel et Eyal Yifrah ont été enlevés à l'intersection de Gush Etsion près d'Hébron et finalement assassinés, entraînant d’ailleurs l’opération «bordure protectrice» contre Gaza. Un autre terroriste du village de Deir Samath  a foncé avec sa voiture contre des véhicules israéliens et utilisé une arme de poing  pour tuer deux Israéliens et un jeune stagiaire américain d’une école talmudique, Ezra Schwartz. Enfin, l’attaque mortelle contre un couple dans cette même région pose deux questions légitimes. Ou bien il a été mis fin à la coopération sécuritaire avec la police palestinienne, ou bien les services de sécurité israéliens sont à court d’informations pour prévenir ce genre d’attentats.
Ezra Schwartz



Deuxième ville de Cisjordanie


            L’inquiétude s’explique par le fait que Hébron, située à peine à 30 kms au sud de Jérusalem, est la deuxième grande ville de Cisjordanie avec ses 400.000 habitants représentants le quart de la population palestinienne. Cette région englobe plusieurs villages  Dahariya, Halhoul, Yata, Dura. Samoa, Beit Umar, Bani Naim et Hirbat al-Aroub face à une poignée de Juifs irréductibles à Kyriat Arba et quelques tribus de Bédouins au sud du mont Hébron. L’animosité de la population arabe à l’égard des Juifs, pour ne pas dire la haine, n’est pas nouvelle et est ancrée dans les gènes des mères des terroristes qui en sont encore à saluer «la fierté de leurs fils qui sont l’honneur des Palestiniens et de Hébron». En effet, le massacre d'Hébron du 24 août 1929 avait été l’œuvre d’Arabes qui avaient massacré 67 Juifs, dont 24 étudiants, et blessés 53 après avoir pillé les maisons juives et les synagogues. 435 Juifs ne durent leur salut qu’à la bonté de voisins arabes qui les ont aidés à être évacués par les autorités britanniques.

            Le choix de Hébron comme foyer du terrorisme n’est pas fortuit. Les Palestiniens redoutent que la Vieille ville, considérée comme une ville sainte par les trois grands monothéismes depuis l'acquisition par Abraham d'une grotte où est bâti actuellement le Tombeau des Patriarches, ne serve de modèle pour un partage du Mont du Temple. En effet, même si Hébron est divisée entre deux communautés, les Juifs ont le droit d'y prier alors qu'il leur est interdit de le faire sur l’esplanade de la mosquée d’Al Aqsa. Hébron est considéré comme le symbole de la réimplantation après 1967 de Juifs en plein environnement arabe, ce qui est interprété par les Palestiniens comme une tentative de «judaïsation» de la ville.

            Au total, depuis le début de la vague de violences d’octobre, près des deux tiers des terroristes palestiniens abattus venaient de la région de Hébron. Cette flambée de violence n’est pas une génération spontanée. La police a d’ailleurs décidé d’interdire deux radios de Hébron qui émettaient selon les services de police des «messages de haine et des appels à la violence». Leur matériel a été confisqué. Cela a été le cas pour «Al-Khalil»  et «Al-Khouria».

Neutralisation du Fatah et du Hamas

            La violence découle de la guerre intestine entre le Fatah et le Hamas qui se neutralisent. Leurs querelles vont au-delà de leur intérêt à maintenir le calme dans la région. Ce désengagement des deux clans a permis aux familles locales de revenir au-devant de la scène pour reprendre un pouvoir qu’elles avaient perdu au profit des organisations palestiniennes. Mais échaudées, ces familles se sont complétement isolées pour empêcher toute intrusion extérieure, rendant plus difficile l’infiltration par la police. La thèse du «loup solitaire» est dépassée quand on constate la concordance des attentats.

            Un nouveau venu sur la scène de Cisjordanie est le djihad islamique, en pleine croissance à Gaza. Il a créé des cellules à Hébron et en Cisjordanie après avoir exploité l’influence de Daesh sur les jeunes palestiniens. Cette difficulté d’intrusion complique la tâche du Shin Beth qui doit repenser ses méthodes de surveillance et modifier sa stratégie globale parce que le terrorisme a lui-même modifié son logiciel. De même que l’Occident doit envisager une nouvelle stratégie vis-à-vis des terroristes, Israël n’est pas prêt à s’inspirer des méthodes occidentales qui ont failli à prévenir le danger.
            Les terroristes ont évolué puisqu’ils n’utilisent plus les téléphones mobiles facilement détectables, remplacés par les communications Internet. Par ailleurs, Hébron a changé physiquement et économiquement. La politique de calme imposée par l’Autorité a rendu la ville prospère et les informateurs ne sont plus sensibles à une rémunération négligeable eu égard aux masses d’argent en provenance des groupes islamiques. Elle s’est surtout affranchie des sources économiques israéliennes et commence à avoir ses propres PME. Alors le Shin Beth envisage une nouvelle stratégie sécuritaire.

La séparation

            Ces morts quotidiens sensibilisent les Israéliens à une solution qu’ils ont toujours repoussée, la séparation définitive. Cette théorie est déjà dans les tuyaux puisqu’un ancien ministre et d'anciens officiers israéliens proposent un plan pour la division unilatérale de Jérusalem, première phase vers une mesure de séparation totale avec la Cisjordanie. Cette radicalisation israélienne a été éventée par la décision de Tsahal  de lancer un large appel aux réservistes pour un déploiement en Cisjordanie en 2016.
Shaul Arieli

            En effet, l'ancien ministre travailliste Haïm Ramon a l’intention, avec d’autres associations, de présenter un nouveau plan pour diviser Jérusalem. Le plan prévoit l’élévation d’une nouvelle clôture qui aura pour but de transférer à l’Autorité palestinienne la plupart des quartiers arabes de Jérusalem-Est, non inclus les lieux saints. L’instigateur du plan est le colonel de réserve Shaul Arieli, qui veut donner la qualification de «zone B» à ces quartiers qui deviendront autonomes sous le contrôle et la responsabilité de l’Autorité palestinienne. La nouvelle frontière inclurait une grande partie des quartiers chauds de Silwan, le mont des Oliviers et d'autres quartiers arabes. Les promoteurs de cette solution veulent protéger «la Jérusalem juive» sur le plan démographique pour une meilleure sécurité. Les Palestiniens à l’intérieur de ces zones perdraient leur droit de résidence en Israël mais seraient autorisés à traverser la barrière pour travailler. Cependant ce plan exigerait une modification de la «Loi fondamentale sur Jérusalem» qui pourrait être obtenue par un vote spécial de la Knesset à la majorité qualifiée de 61 membres sur 120. L’opposition de gauche et centriste, favorable à ce projet, compte aujourd’hui 59 députés.
Tombeau patriarches

            Bien sûr ce plan, à l’état de simple projet, est à la fois combattu par les dirigeants nationalistes juifs mais aussi par les officiels palestiniens qui le considèrent comme une manœuvre assimilée à de la «collaboration». Certains Israéliens comme le chercheur Marik Shtern, rejettent également la proposition: «Les Palestiniens de la partie orientale de la ville se considèrent comme les habitants de Jérusalem et ils font partie de l’armature urbaine, comme Gīlo et la Colline française. La ville de Jérusalem ne peut exister aujourd'hui sans la population arabe, et les liens tissés ici au cours des 50 dernières années sont très difficiles à séparer».  Il est vrai que plus de 30.000 travailleurs de la partie Est sont employés dans la moitié Ouest de la capitale. La nouvelle clôture risque d’entraîner une grave crise économique parmi les Arabes mais aussi au sein de plusieurs secteurs entiers de la ville juive comme les hôtels, l'industrie, les transports, la médecine qui dépendent de la main d’œuvre arabe.
            Le point le plus paradoxal de cette situation réside dans le fait que Hébron, chef-lieu des terroristes palestiniens en Cisjordanie, risque d’être le catalyseur d’un solution de séparation à Jérusalem avant la création irrémédiable d’un État palestinien.


2 commentaires:

Pascale CHATELUS a dit…

en aucun cas, je ne cautionnerai le terrorisme mais purée, quelle tannée d être palestinien à Hébron !

Georges KABI a dit…

L'analyse oublie que la population juive de la Vieille Ville aussi bien que de l'agglomeration de Kiriat Arba sont peuples majoritairement par des extremistes prets a tout. L'affaire Goldstein n'a meme pas ete evoquee, alors que ce "docteur" a tue de sang-froid 29 Palestiniens en train de prier. Il a ete tue par le reste des fideles qui se battirent a mains nues. Il y a eu aussi toute une serie d'attentats ou des Juifs ont perdu la vie, et enfin, toute la vieille Ville a ete litteralement fermee a leurs habitants arabes.
Enfin, remarquons qu'un regiment entier de Tsahal veille a a la securite alors que les habitants juifs ont tendance a mepriser ces soldats.